«Il m’arrive de fabriquer mes outils pour appliquer l’encre et la gomme liquide. Celà accentue l’ immersion et le sentiment de liberté dans ma pratique. Je trouve que récolter et travailler avec des branches, plumes et poils consolide le lien primitif naturel, entre l’art et la nature. Chaque geste laisse une empreinte unique. c’est comme un dialogue entre la matière et l’image qui se dessine. »

LES CONTOURS DU VIVANT

Dans cette époque étrange, rythmée par le réchauffement clima- tique, Sabrina questionne le positionnement de l’homme moderne face à l’environnement, comme pour le remettre à l'intérieur de ce- lui-ci, de reconnecter ce qui ne peut être séparé.

Dans ses expérimentations, le caractère symbiotique qui relie chaque chose et chaque être est perceptible. Le trait blanc qui apparaît vient former une antité, un réseau, des rythmes et des veines.
Son art est un message qui nous rappellent que tout est là, que la reciprocité n’est pas facultative.

De la botanique à l'anatomie, Sabrina procède à une analyse consti- tutive des motifs qui s'y trouvent, des couleurs et harmonies qui s'en dégagent pour en produire des oeuvres à la frontière du figuratif et de l’abstraction.
Jouant avec les échelles, elle peut parler de l’immensité d’un paysage et revenir à l’intimité d’un feuillage.

Un Nystamus qui affecte la vision de l’artiste depuis sa naissance à largement impacté son approche au monde.
La ligne de son corpus d’œuvres est la ligne elle même, vibrante, tremblante, révèlant les présences et les absences des sujets, ces contours du vivant qu’elle cherche toujours à saisir.